Les soupirs qui aspirent à la vie

Chaque respiration soupire à la prochaine inspiration. Nous retenons notre souffle dans nos aspirations insatisfaites. Chaque soupir se fait juge de sa dernière inspiration.

Chaque respiration s’inspire de l’expression de son dernier soupir qui lui-même aspire à vivre pleinement son prochain souffle de vie. Toutes nos aspirations demandent de fournir l’effort de poursuivre la volonté de nos soupirs.

Cette activité plus ou moins consciente en dit long sur notre désir de vivre et sur la façon dont nous appréhendons chacune de nos actions. Chacune de nos respirations renouvelle notre engagement à continuer la lutte de vivre.

Tout comme nous avons constamment besoin de respirer pour vivre, nous avons également besoin d’une raison d’être pour continuer à respirer. Vivre sans raison rend lourde chaque aspiration qui devient difficile à concevoir, l’inspiration pour justifier notre existence se veut laborieuse. Nos soupirs se prolongent et cherchent la force d’aspirer à de nouveaux buts.

Nous nous accrochons à des buts plus ou moins futiles; nous construisons l’idole de notre servitude; nous nous mettons au service du vent, illusion du souffle de vie, leurre de notre subsistance.

Ces idoles du cœur dans lesquelles nous nous confions pour justifier notre existence, nous faisant oublier que notre vie ne tient qu’à un souffle, oubliant que nous sommes inspirés de l’image de Dieu.

Espérant dans ce monde seulement, prêtant foi à tout esprit et à tout vent de pensée. Oubliant que le vent était l’idée du Saint-Esprit, que l’oxygène était matière entre ses mains pour nous servir de leçon d’objet et espérer en celui qui donne l’inspiration. Nous permettant de croire que la vie est plus que du vent et qu’il peut nous donner un nouveau souffle suite à notre dernier soupir.